Pandora Papers : des personnalités accusées pour évasion fiscale

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Une nouvelle enquête a permis de mettre à nu de vaste réseau d’évasions fiscales. Les informations recueillies par l’ICIJ remettent en cause l’intégrité de plusieurs investisseurs, personnalités, sociétés, avocats, etc. Que révèle réellement ce rapport ?

Qu’est-ce que Pandora Papers ?

Pandora Papers est une grande enquête qui a visé principalement les fraudes fiscales dans le monde entier. Elle a eu pour but de révéler à la face du monde, le recours à l’évasion fiscale de plusieurs personnes influentes à travers différentes banques et sociétés. À l’heure actuelle, 336 dirigeants ainsi qu’environ 1 000 sociétés sont impliqués dans des affaires de blanchiment d’argent.

Près de 600 journalistes ont collaboré pour cette enquête. Une partie de l’enquête a été diffusée par l’ICIJ (Consortium international des Journalistes d’Investigation) le dimanche 3 octobre 2021. Les différentes révélations proviennent d’environ 11,9 millions de documents ayant rapport avec près de 30 000 sociétés offshores.

Des révélations accablantes

La majorité des documents utilisés, soit 11,9 millions de dossiers sont issus du cabinet de différents avocats panaméens. On retrouve par exemple Cordero, Aleman, Galindo et Lee. D’après le consortium, ces cabinets ont eu un « rôle majeur dans l’évasion des taxes ». Ils ont favorisé la création de plusieurs comptes offshores pour 160 personnalités.

Pour le directeur d’ICIJ, les personnes qui devraient permettre de lutter contre les évasions fiscales, sont ceux qui en profitent le plus. Pondera Papers est « une preuve que l’industrie offshore fait le jeu de la corruption et de la criminalité financière, tout en faisant obstruction à la justice » a déclaré une chercheuse de l’ONG Transparency, Maira Martini.

Qui sont les personnes concernées ?

Dans le lot de personnes incriminées, on retrouve des dirigeants, des actrices, des investisseurs, etc.

Des consultants suisses en patrimoine

En Suisse, plusieurs conseillers utilisent les failles du système financier pour faciliter les évasions fiscales. L’ICIJ a obtenu 150 documents qui impliquaient des consultants suisses. Les enquêtes et les analyses ont permis de découvrir que plus de 90 notaires, avocats, et conseillers de Suisse sont impliqués dans ces affaires.

N’étant pas tenus de respecter les mêmes règles que les banques, ces derniers profitent du système. Leurs clients sont partout dans le monde, et ce sont parfois des chefs d’État. Il faut aussi noter, le groupe suisse Fidiman a coopéré avec un cabinet d’avocat panaméen. Cette collaboration a favorisé la création d’environ 7 000 sociétés-écrans.

L’élite latino-américaine

En Amérique latine, on pointe plus du doigt Alcogal. L’entreprise a servi d’intermédiaire dans plusieurs processus de blanchiment d’argent. Elle est même accusée de gérer des fonds de plusieurs dirigeants du Venezuela accusés de corruptions. En effet, Alcogal aurait facilité la gestion de capitaux de ces personnes contre une forte commission.

Selon les révélations de Pondera Papers, Alcogal a servi plus de 160 agents publics et politiciens. Il s’agit par exemple du roi de Jordanie, des présidents panaméens, du président de l’Équateur, etc. Près de la moitié des personnalités impliquées dans cette affaire d’évasion fiscale sont liées à cette société.

Le président kenyan

Alors que le président kenyan, Uhuru Kenyatta semble lutter contre la corruption, la fortune de sa famille augmentait frauduleusement à l’étranger. Lors de son discours de la nation en automne dernier, ce dernier a reconnu que le peuple vivait dans la pauvreté et que les fonctionnaires pillaient le pays. Ce dernier a même exhorté les législateurs à l’accompagner dans sa lutte contre la corruption.

Pendant qu’il luttait contre les blanchiments d’argent, le président et sa famille semblent entretenus des comptes offshores dans plusieurs pays comme le Panama. La valeur des actifs de la famille est estimée à près de 500 millions de dollars.

Un créateur d’image de Poutine

Ernest est le concepteur en chef des images de Poutine. À l’approche des Jeux olympiques de 2014, ce dernier a encore été sollicité. Il avait pour but d’offrir un spectacle magnifique afin de redorer l’image de Kremlin et de son président. En cette période, Alexeï Navalny inquiétait de plus en plus le gouvernement russe. Aussi, le président d’Ukraine risquait d’être destitué.

Le réalisateur de 53 ans, Ernest, gagna le pari en offrant un spectacle parfait, éblouissant et très captivant. Ce dernier a estimait qu’il a fait tout ce travail par amour. Évidemment, ce n’était pas le cas.

En effet, le jour du spectacle, Ernest a participé à la création d’une entreprise en îles vierges Britanniques, avec une participation de 23 %. Une partie des opérations est financée par l’État à hauteur d’un milliard de dollars, permettant à Ernest de commencer un programme de privatisation de nombreux cinémas russes.

Autre personnalité impliquée

Outre ces personnes, d’autres grandes figures politiques et du monde du cinéma sont concernés. On liste Andrej Babis, le Premier ministre tchèque qui aurait placé 22 millions de dollars auprès de différentes sociétés-écrans, Tony Blair (ancien premier ministre britannique), Shakira (la chanteuse colombienne), Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre français) et plus de 500 Français sont impliqués.

 

 

 

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